(Introduction superfétatoire : Je n’aime pas ce titre. Ce titre est complètement pourri. Le problème c'est que d'un point de vue marketing, il fonctionne et l'équipe du MDSPZEMH m'a exhortée à l'utiliser. -Les traîtres- Ben oui, parce que ça va donner ça : Possibilité n°1: « Quoi ? Elle dit que les surdoués sont supérieurs ? Non mais j’ai trop envie de m’exprimer sur ce sujet palpitant ! Ils vont en prendre plein la tête, je vais me défouler. » Possibilité n°2: « Mais non, n’importe quoi ! C’est qui cette meuf ? Il faut que je lise et que je commente. »
Qui veut commenter, clique. Polémique = Clic (et tristation de moi). Mais mon oreille a fait un bide, alors j’essaye autre chose…)
Bien le bonjour à vous qui êtes un autre moi et un autre que moi. (Oui, en ce moment, je me replonge dans des cours de philo poussiéreux…)
Bien le bonjour à vous, sous la canicule, le stress pré-congé, la folie post-foot et l’augmentation du bruit. (Car qui dit fenêtres ouvertes dit : « Apprends à connaître phoniquement tes voisins. » YOUPIYOU !! La proximité, c’est si sympa !!) Bien le bonjour à vous donc, j’espère que vous vous portez bien.
Je voulais aborder un sujet important : la supériorité.
Nous sommes nombreux à avoir refusé tout net l’idée même d’une douance (avant d’être testés), tel que : « Moi, surdoué, mais t’es malaaaaaade !!!!!!!!!!!!!!!!!!! » parce que cela sous-entendait que nous étions supérieurs, très supérieurs aux autres (qui sont moi et des autres que moi). Or, d’une part, nous nous sentions beaucoup trop inférieurs pour envisager une élévation quelconque et d’autre part, éthiquement, être supérieur ou se sentir supérieur, c’est pas vraiment joli joli, ça fricotte sec avec la justification des génocides et nous sommes contre ces pratiques, clairement, nettement et sans négociation possible. Du coup, la notion de supériorité est bien compliquée à traiter. Malheureusement, on est obligé de s’y confronter et de se positionner face à elle. Eh oui, parce qu’en 2018, en France, quand vous dîtes que vous êtes « surdoué » cela signifie toujours pour le profane que vous êtes supérieur ou que vous vous pensez supérieur et quand simplement, vous vous le dîtes à vous-même (« Je suis surdoué. » - chuchoté dans le creux de votre propre oreille / oui, vous aimez bien parler tout seul -) vous ressentez un pincement de culpabilité engendré par la sensation d’être écrasant pour les autres (ou au contraire, pour ceux qui kiffent -il y en a- vous ressentez une jouissance toute nouvelle de vous sentir (illusoirement) dominant).
Cependant (et il ne faut pas le négliger) certains d’entre vous me diront : « Mais Ketrichen, mon petit, c’est ce que nous sommes. Nous sommes supérieurement intelligents, cela tient à la définition même de la douance (= QI supérieur). Donc cette discussion n’a pas lieu d’être. Tu brasses du vent, mon enfant. » (C’est pour la rime !)
Et cela pourrait être exact si ce n’était pas si réducteur ! Alors je vous répondrais ceci : « Très cher, je vous en prie, ne vous bornez pas à des propos si conventionnels et prenez le temps d’utiliser votre cervelle. Mais surtout, surtout, pour votre propre bien, ne m’appelez plus jamais « mon petit » car vous pourriez mourir accidentellement dans d’atroces souffrances. Cordialement. Bisous. »
Reprenons. La première chose que j’attends, personnellement d’un « surdoué » dans toute la supériorité dont il peut se sentir investi ou au contraire dévesti (Je suis en pleine forme today !-) c’est qu’il remette en question ce qu’on lui pose comme « acquis » ou « donné de droit » ou comme « fait déclaré évident » par la majorité. C’est-à-dire qu’un TOUS SEULS questionne. Si nous cessons de questionner, c’est la mort cérébrale, la plongée béante dans le cataclysme de la non-pensée, de la casification, c’est la prolifération toxique du cliché, du moutonnisme, de la manipulation de masse, c’est la perte de l’âme, la victoire du vide, de ce qui n’a aucun sens logique et qui n’est justifié que parce que c’est imposé. C’est pour soi-même la déchéance absolue.
Mais revenons à notre belle cascade d’eau fraîche et scintillante dans une forêt foisonnante un soir de juin 2032 et penchons-nous sur la définition que nous propose le Larousse, web à propos du fait d’« être supérieur » :
« Qui, dans une classification, a un rang considéré comme très élevé : Un article de qualité supérieure. Un cadre supérieur.
Qui, du point de vue quantitatif, est plus grand que quelque chose d'autre : Toutes ses notes sont supérieures à la moyenne.
Qui, par ses qualités, sa valeur, etc., se situe à un niveau plus élevé qu'un autre, que d'autres : Son dernier roman est supérieur aux précédents. »
Bien. Il peut donc s’agir d’un rapport de rang dans une classification. Ainsi, vous pourrez dire qu’Olivier Giroud (28 buts) est supérieur à Karim Benzema (27 buts). - Je viens de me renseigner sur les meilleurs buteurs de l’équipe de France… OMG ! Je me suis choquée moi-même. -
Bien. Il peut également s’agir d’un rapport de quantité, tel que 10 œufs de poules élevées en batterie sont supérieurs à 6 œufs de poules élevées par votre mamie dans sa ferme entièrement bio et ramassés pour vous avec amour ce matin même. Vous me suivez ?
Bien. S’il s’agit d’un rapport de qualité et de valeur, voyons... Alors je dirais que la première trilogie de Star Wars est supérieure à celles qui ont été réalisées par la suite. Certes. Mais tout cela est très subjectif, n’est-ce pas ? Je doute que les adolescents de seize ans soient d’accord avec moi sur ce point et c’est bien normal.
Re-bien. Tels que présentées dans les exemples ci-dessus nous pouvons résumer les choses ainsi :
- Giroud a marqué un but de plus que Benzema (sur une période donnée).
- 10 est un nombre plus grand que 6.
- L’appréciation des films STAR WARS dépend de notre âge, de notre histoire et également de nos centres d’intérêts personnels.
Alors, nous concernant, nous les TOUS SEULS, nous pouvons affirmer (dans la plupart des cas) que nous avons un résultat aux tests de QI supérieur à 130. Nous pouvons affirmer que notre vitesse de traitement de certaines informations est plus rapide chez nous que chez beaucoup de gens. Nous pouvons effectivement prendre une à une nos compétences les plus remarquables et affirmer qu’elles sont supérieures comparativement à d’autres personnes. MAIS, mais pas toutes et pas sur tout, PAS EN GENERAL. Si vous avez l’oreille absolue, votre voisin qui est aussi un TOUS SEULS, comme vous, ne l’a pas forcément. Et quand vous êtes incapable de planter un clou sans finir aux urgences, la fille de la voisine peut monter un bureau *Suédois* en trois parties avec les yeux bandés en moins de trente minutes.
Tout ça pour vous dire qu’on ne peut pas et qu’on ne doit pas généraliser et transformer des parties en un tout. C’est une confusion très grave.
Notre fonctionnement cognitif ne fait pas notre valeur. Si ?
Qui a dit ça ? Qui a décrété que la valeur d’un être humain était égale à son fonctionnement cognitif ? Qui a établi une classification par le QI ?
L’école ? En partie. Mais en partie seulement. L’école nous classe dès notre plus jeune âge avec des notes, réduisant par là même notre valeur en tant que personne à une série de chiffres et des appréciations : « Bon être humain » ou « Mauvais être humain » ou encore « Etre humain mauvais aujourd’hui mais qui avec des efforts pourrait devenir un bon être humain s’il n’était pas si fainéant ». Arg ! Et bien entendu, tout cela parait normal et naturel à la plupart des gens. (Mais c’est un autre débat… Méditez, c’est bien la méditation !) Cependant, si l’école évalue la capacité à se conformer à des consignes, elle n’évalue surement pas l’intelligence. (En aucun cas. Sinon nos petits « précoces » ne vivraient pas l’échec scolaire.)
Pour finir, mettons que Charlotte a 15 de moyenne générale et 125 de QI, que Sandrine a 12 de moyenne générale et 110 de QI et que Sarah a 5 de moyenne générale et 143 de QI. Mettons que Charlotte a une fâcheuse tendance à tabasser ses petits camarades pendant la récréation, que Sandrine ne s’intéresse qu’à elle-même et que Sarah prend grand soin de toutes les personnes qui sont autour d’elle, alors qui est supérieur à qui ?
Personne ! Tout cela n’a strictement aucun sens et nous n’avons pas suffisamment d’éléments pour nous positionner. Eh oui, parce que : Charlotte tabasse ses petits camarades parce qu’elle est harcelée et violentée à cause de son surpoids, Sandrine ne s’occupe que d’elle-même parce qu’elle suit ses cours à la maison et ne connait aucun autre enfant de son âge et Sarah prend soin des personnes autour d’elle parce qu’elle a un besoin maladif de se sentir aimée. Vous suivez ?
Alors, je suis en train de vous démontrer que nous ne sommes pas supérieurs et j’entends certains d’entre vous me maudire tel que : « Non mais si on n’est pas supérieur, on a quoi nous, comme avantage dans notre vie ? » Ben oui, parce que quand vous n’arrivez pas à trouver un travail supportable, ni un-e amoureux-se à peu près convenable, que vous sentez aussi perdu qu’une autruche sur la banquise et qu’en plus, vous ne pouvez MEME PAS vous consoler en vous disant : "Mais au moins, je suis super intelligent!" Que reste t-il ?
Eh bien, il reste ça justement : votre intelligence. Bien sûr que vous avez le droit de vous consoler avec votre mémoire exceptionnelle ou votre don pour analyser les situations ou votre capacité à percevoir les failles d’un système et tout ce qui constitue vos qualités et votre personnalité. De la même façon que les TLM peuvent se dire qu’ils sont très drôles, ou très doués en dessin ou particulièrement fort en lancer de troncs d’arbre. Il ne s’agit pas de nier les capacités et les compétences de chacun mais plutôt de reconnaître votre réalité et SURTOUT de ne pas rentrer dans cette conception préjugée qui dit que celui qui a l’intelligence, a tout. Peut-être sur une autre planète mais pas ici, ça, je n’ai aucun doute là-dessus.
Il y a quelques temps, une de mes amies proches (TSE) m’a dit qu’elle se sentait coupable de regarder le monde avec un certain dédain, un forme de mépris, comme si justement, elle se ressentait supérieure. Je pense qu’être capable de se détacher du monde, d’être capable de « prendre de la hauteur » n’a rien de mauvais en soi. Quand on a 50 ans et qu’on discute avec un jeune de 20 ans, indubitablement, on va se sentir péniblement instruit par notre expérience, on le trouvera terriblement naïf. 50 est un nombre supérieur à 20. Cela ne signifie pas qu’on soit « humainement » supérieur à ce jeune.
Je pense qu’il est extrêmement important de se fabriquer sa propre échelle de valeur, et de ne pas adopter - par défaut- celle qui nous est imposée par la société, sans avoir pris de le temps de l'analyser.
Ainsi, j’admets volontiers que 23 est supérieur à 5 mais je préfère 5 œufs de la ferme bio de ma mamie que 23 œufs d’un élevage de batterie, ne serait-ce que parce que je penserais à ma mamie quand je les dégusterais et que rien que pour cela, ils seront largement meilleurs (toute considération qualitative mise à part).
Et en ce qui concerne la valeur subjective d’une chose et/ou d’un être humain, il ne faut JAMAIS la confondre avec une valeur objective. Le mieux étant encore de dire « Je préfère ceci à cela. »
Je préfère les Bisounours aux Télétubbies, je préfère les gens généreux aux gens cultivés, je préfère l’acide du citron à l’amer de l’endive, je préfère lire plutôt que regarder des films et je préfère le silence à presque toute chose.
Mais je ne pense pas que les Bisounours soient supérieurs aux Télétubbies, que les gens généreux soient supérieurs aux gens cultivés, que l’acide du citron soit supérieur à l’amer de l’endive, que les livres soient supérieurs aux films ou que le silence soit supérieur à une sonate de Bach.
Pour conclure, je reconnais que je n’ai pas vraiment l’esprit compétitif et je ne comprends absolument pas le besoin qu’ont les gens de se comparer en permanence les uns aux autres pour savoir à quel endroit ils se trouvent dans la hiérarchie sociale. Je ne comprends pas non plus pourquoi certains TLM nous envient notre fonctionnement cognitif alors qu’ils sont si facilement heureux et adaptés. Je ne comprends pas non plus pourquoi certains TLM se sentent supérieurs aux autres ni quel plaisir ils éprouvent à étaler partout la superbe de leur culture générale. (Je comprends mieux ce comportement chez les TSE. - Ce qui ne signifie pas que j'approuve mais bien que je peux comprendre.)
Mais sans aucun doute je préfère les câlins et le vent dans les cheveux.
Prenez soin de vous.
Namasté.
Flavie 15/11/2019 17:10
Rida 03/03/2019 17:13
Ketrichen 17/03/2019 18:31
Ketrichen 26/10/2018 17:48
Gwiazdeczka 28/10/2018 14:51
Gwiazdeczka 24/10/2018 18:29
Charles 08/10/2018 16:16
Ketrichen 23/10/2018 18:47
Berto 21/09/2018 14:18
Ketrichen 02/10/2018 16:45
Nat 24/08/2018 14:31
Ketrichen 27/11/2018 12:13
bulle d'o 31/10/2018 23:56
Ketrichen 02/10/2018 16:40
Nat 24/08/2018 14:14
Nat 24/08/2018 13:59
bulle d'o 31/10/2018 23:57
Ketrichen 02/10/2018 16:40
varo 22/08/2018 23:34
Ketrichen 02/10/2018 16:37
Lioric 16/08/2018 17:15
Ketrichen 02/10/2018 16:29
Xavier 31/07/2018 21:50
Ketrichen 01/08/2018 14:52
Aziz 28/07/2018 10:03
Ketrichen 01/08/2018 14:50
Magmum 27/07/2018 19:55
Ketrichen 01/08/2018 14:49
LoiseauZèbre 26/07/2018 14:54
Ketrichen 01/08/2018 14:46